• L'échec des Grisons 2022 détaillé par la presse en ligne

    L'échec du projet de candidature Suisse pour les jeux d'hiver 2022 a très vite clairement été détaillé par la presse Suisse.

    La population de St-Moritz (1062 voix contre 679) et de Davos (2652 voix contre 2067) ont dit "oui" aux Grisons 2022 dimanche 3 mars. C'est la populations des autres villes du canton des Grisons qui, en disant "non" à 52,7%, ont stoppés le projet. Paris gagné pour les défenseurs de l'environnement qui veulent protéger le patrimoine du canton. Un projet qui a déplacé beaucoup de monde : le taux de participation cantonal a atteint 59,1%, le plus haut de ces dernières décennies. Il a même dépassé les 65% à Davos et St-Moritz.

    Explications du refus des citoyens pour avoir les jeux par le magazine swissinfo.ch :

    "Des arguments balayés par les opposants (camp rouge-vert et associations écologiques), qui ont mis en garde contre les conséquences «catastrophiques» pour le paysage des deux vallées appelées à accueillir les compétitions. Ils n’ont pas cru aux promesses des organisateurs de rompre avec le gigantisme des éditions précédentes, décrivant les Jeux et le CIO comme des «machines à sous».
     
    L’aspect financier a d’ailleurs beaucoup échauffé les esprits dans les dernières semaines de campagne, en particulier autour de la garantie de couverture d’un éventuel déficit exigée par le CIO.
     
    Le gouvernement suisse avait récemment promis que les autorités fédérales couvriraient un éventuel trou financier, même au-delà du milliard de francs prévu comme contribution de la Confédération. Le gouvernement a fait valoir que ce risque était acceptable, car il exigerait des organisateurs qu’ils présentent un budget final équilibré, faute de quoi le dossier grison serait retiré.
     
    Le Parlement, qui aurait dû se prononcer en juin, semblait plus réticent à aller au-delà de cette somme. Et certains, notamment dans le camp Vert, avaient réclamé une consultation populaire à l'échelon fédéral sur le sujet.
     
    Selon un budget présenté en janvier, les coûts opérationnels de la manifestation se seraient élevés à 2,46 milliards de francs. Les recettes à environ 1,46 milliard. La différence aurait été épongée par la contribution de la Confédération.

    Plusieurs échecs

    Les «ardoises» laissées par des éditions précédentes des Jeux ont apporté de l’eau au moulin des opposants. L’année dernière, une étude de l’Université d’Oxford a montré que depuis 1960, les Jeux olympiques, d’été comme d’hiver, ont vu leurs coûts dépassés en moyenne de 179% par rapport au budget initial. 
     
    Le gouvernement cantonal n'a pas caché sa déception, lors d'une conférence de presse d'à peine 4 minutes à Coire, chef-lieu du canton. "Nous avions la chance de montrer à la Suisse ce que nous savions faire et nous ne l'avons pas saisie, a déclaré son président Hansjörg Trachsel. "Il faut l'accepter. Il s'agira maintenant de surmonter les fossés qui se sont creusés pendant la campagne." Interrogée par swissinfo.ch, sa collègue Barbara Janom Steiner, ministre des finances, a reconnu que beaucoup de citoyens avaient craint un "fiasco financier".
     
    "Je suis très satisfaite de ce résultat", a déclaré pour sa part la députée socialiste des Grisons Silva Semadeni, fer de lance des opposants. "Le peuple grison a voté de manière pragmatique et a compris que ce projet était trop grand pour notre canton", a-t-elle dit à la télévision suisse SRF.
     
    "Notre beau canton pourra maintenant prendre son destin en mains sans devoir se plier aux règles d'une organisation internationale. Nous voulons un développement axé sur l'authenticité et la qualité, pas sur le gigantisme d'une manifestation dictée de l'extérieur", a-t-elle encore dit lors d'une conférence de presse.
     
    Le «non» grison est aussi un échec pour le président de la Confédération et ministre des Sports Ueli Maurer. Ce dernier s'est fortement engagé dans le dossier, ce qui lui a valu d'ailleurs des critiques dans son propre parti (l'UDC, droite conservatrice), hostile à l'engagement financier de la Confédération pour une telle manifestation.
     
    Plusieurs candidatures suisses ont fait long-feu ces dernières années. La plus douloureuse fut celle de Sion pour les JO d’hiver 2006, finalement attribués à Turin. Des projets aux Grisons, à Berne, Zurich ou encore à Genève ont échoué avant même d’être proposés au CIO, en raison de l’opposition de la population ou des autorités olympiques suisses."

    rts.ch, autre magazine en ligne, parle de décéption et d'opposition :

    "La vive déception des promoteurs

    L'association Grisons 2022 a fait part de sa "grande déception" après le rejet du projet. Il s'agissait de "l'unique projet d'envergure novateur actuellement envisagé pour le tourisme, l'économie et le sport dans le canton", selon eux.

    Les adversaires du projet se sont quant à eux réjouis de la "sage décision des citoyens de ne pas se lancer dans une aventure olympique incalculable". Les votants ont montré qu'ils voulaient pour les futures générations des conditions durables et sans dettes.

    Le Conseil fédéral prend lui acte, sans commentaire, du refus des citoyens, a indiqué le porte-parole du gouvernement André Simonazzi. Le président de la Confédération et ministre des sports Ueli Maurer, qui s'était aussi battu pour les JO, n'était pas disponible dimanche pour une réaction.

    L'opposition des écologistes

    La campagne a été intense. Deux visions d'avenir se sont affrontées: l'une d'un canton sans dette et misant sur la durabilité et la protection du paysage. L'autre voulant profiter de l'organisation d'un événement de portée mondiale pour renouveler ses infrastructures et doper son économie.

    Les opposants aux JO, composés du PS, des Verts, du WWF, de Pro natura et de l'ATE, craignaient de graves conséquences pour l'environnement et le paysage. Les partisans avaient répondu que les Jeux allaient être verts et dénués de gigantisme.

    Autre critique des opposants qui a fait mouche: avec une facture totale de 2,8 milliards de francs, le projet risquait de créer un endettement que les générations futures devront éponger. Sur ce point, les promoteurs avaient revu leur copie. Alors qu'ils tablaient d'abord sur une perte de quelque 300 millions de francs, ils ont présenté en janvier un budget équilibré si l'on tient compte de la garantie de déficit d'un milliard de francs promise par le Conseil fédéral."

    tdg.ch rappel :

    "Le porte-parole du Conseil fédéral a indiqué devant les médias que le gouvernement «prenait acte du résultat sans le commenter». Avec le non des Grisons, le Parlement fédéral n'aura plus à se prononcer sur un crédit d'un milliard de francs à titre de garantie du déficit pour la manifestation.

    Sion 2006 reste le dernier projet suisse à avoir bénéficié du soutien populaire et dont la candidature a réellement été déposée. A Séoul, le CIO lui avait toutefois préféré Turin. St-Moritz demeure ainsi le dernier et l'unique site helvétique à avoir accueilli des Jeux Olympiques, en 1928 et 1948. Il y a 33 ans, à un jour près, le peuple grison avait déjà enterré une candidature olympique, à 77% alors."

    "Nous pouvons désormais nous préoccuper des véritables besoins des Grisons et développer des stratégies vraiment durables", a indiqué la conseillère nationale socialiste Silva Semadeni, présidente du comité d'opposition, citée dans un communiqué.

    Le site ofiiciel du projet gr2022.ch regrètte la fin des Grisons 2022 :

    "Le refus du projet olympique par les électeurs des Grisons met un point final au projet Grisons 2022. L’association Grisons 2022 regrette cette décision, car ce vote met un terme à l’unique projet d’envergure novateur actuellement envisagé pour le tourisme, l’économie et le sport dans le canton des Grisons.

    Pour l’association Grisons 2022, le vote des électeurs grisons est une grande déception. Le comité directeur de l’association décidera prochainement de la suite de la procédure. Quant au projet, il a été stoppé après le vote d’aujourd’hui des électeurs grisons.

    Les débats sur le projet ont été menés dans toutes les communautés de vallées et les régions linguistiques, ainsi que parmi les différents groupes d’âge et les différentes couches de la société du canton. Les débats ont été très variés et leur contenu dépassait largement le cadre de l’année 2022 et des Jeux Olympiques. Grisons 2022 est devenu une plate-forme de dialogue sur des questions d’avenir pour le canton.

    A présent, les nouvelles idées pour faire vivre le canton des Grisons sont remises en question. C’est la raison pour laquelle l’association Grisons 2022 appelle les forces politiques et sociales du canton à se préoccuper de l’avenir économique des Grisons et de ses vallées, et à prendre rapidement les mesures qui s’imposent.

    L’association Grisons 2022 remercie la population de tout le canton pour les débats très variés qui ont précédé le vote. Des centaines de bénévoles se sont battus pour ce vote et ont œuvré sur scène et en coulisses pour rendre possible ce rêve de Grisons 2022. Nous leur adressons, ainsi qu’aux nombreuses entreprises, associations, fédérations et aux différents partenaires qui nous ont soutenus, nos chaleureux remerciements ! "

    Pour finir, swissinfo.ch donne les chiffres de la candidature grisonne, si candidature il y avait eu :

    La candidature grisonne aurait coûté 60 millions de francs, qui auraient été assumés pour la moitié par la Confédération et à hauteur de 15 millions de francs par des sponsors. Le canton aurait dû lui sortir 8 millions de sa poche.
     
    Les coûts opérationnels de la manifestation avaient été estimés à 2,46 milliards de francs. Les 17 jours de compétition auraient dû générer des recettes de 1,46 milliard de francs. La Confédération aurait comblé la différence avec un crédit de 1 milliard de francs.
     
    Les coûts de la sécurité de la manifestation avaient été estimés à 376 millions. Quelque 5000 membres de l’armée, 800 représentants de la protection civile ainsi que 2500 policiers suisses et en provenance de l’étranger auraient été engagés.
     
    La Confédération, les autorités cantonales, l’association faîtière olympique Swiss Olympic ainsi que les exécutifs des deux communes de St-Moritz et Davos avaient milité pour les Jeux.  Un comité surtout composé d’organisations écologistes a plaidé contre la candidature.

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