• Grisons 2022 : Les sites olympiques en projets

    La Suisse a accueilli les JO d’hiver à deux reprises, en 1928 et en 1948 dans la station de sports d'hiver de Saint-Moritz. Les Jeux pourraient se tenir une fois de plus dans le canton des Grisons en 2022, si les partisans d'une candidature obtiennent le feu vert des citoyens.

    La candidature pour les Jeux olympiques d’hiver 2022 déchire les Grisons avant la votation du 3 mars prochain. Partisans et opposants s’affrontent, entre autres, sur les retombées d’un tel événement sur l’environnement.

    Des «Jeux blancs» dans les montagnes et non plus dans les villes, des trajets courts, des infrastructures démontées au lieu de ruines dans le paysage, le respect du paysage et du climat, le développement des transports publics et, à long terme, des impulsions pour l’économie et la société d’une région périphérique, le tout sans déficit: c’est ce que promettent les partisans de la candidature grisonne aux Jeux olympiques d’hiver 2022. Davos et Saint-Moritz en seraient les principaux lieux d’accueil.
     
    Les citoyens du canton des Grisons doivent dire le 3 mars s’ils acceptent de libérer un crédit de 300 millions de francs prélevé sur les réserves cantonales pour pouvoir accueillir dans dix ans le monde des sports d’hiver pendant 15 jours de compétitions.
     
    Pour l’organisation «Swiss Olympic», il s’agit de donner un nouveau souffle aux disciplines sportives alpines et nordiques en Suisse, pays de sports d’hiver. Le comité des partisans de la candidature regroupe des représentants de la Confédération, de Swiss Olympic, du canton des Grisons et des sites de compétition St-Moritz et Davos.

    Impulsions

    Les Jeux pourraient porter la marque touristique grisonne dans les marchés en pleine croissance comme Russie, la Chine, l’Inde ou le Brésil, explique Christian Gartmann, porte-parole du comité des partisans. Si Davos, grâce au Forum économique mondial (WEF) et Saint-Moritz, grâce au luxe, sont connues par les 6 millions de Chinois pratiquant le ski, la marge de développement est encore grande, selon Christian Gartmann. 
     
    Le comité s’est en outre doté d’une charte de durabilité qui entend montrer comment la population profitera des Jeux longtemps encore après leur tenue. Un des objectifs déclarés est de retenir la jeunesse dans leur canton d’origine. «Près de 80% des jeunes qui partent se former ailleurs ne reviennent plus, faute de perspectives. Le projet «brain regain», initié dans la foulée du projet olympique, prévoit des aides de départ pour la fondation de nouvelles entreprises dans la région.
     
    Les opposants à une candidature olympique, que l’on trouve chez les socialistes, les écologistes et des organisations de défense de l’environnement, ne sont évidemment pas du même avis. «L’olympisme aurait des conséquences catastrophiques pour les montagnes grisonnes, affirme Jon Pult, président du Parti socialiste (PS) grison. Le gigantesque cirque olympique remplira deux vallées», dit-il, avec d’inévitables conséquences néfastes pour l’environnement.
     
    Le député socialiste au parlement cantonal ne croit pas une seconde que l’olympisme puisse apportera des innovations et des impulsions à la région. «Vouloir relever les défis de demain avec une idée d’avant-hier, c’est absurde. Cela a peut-être fonctionné en 1928 ou 1948, quand Saint-Moritz a accueilli les Jeux, mais c’était surtout pour la commune concernée.»

    Autres projets

    Selon l’opposant, la région a d’autant moins de chances que le CIO est une «machine à fric qui ne permet pas de garantir la durabilité». Jon Pult estime qu’il faut développer d’autres initiatives, comme celles qui font la promotion du tourisme toute l’année et pas uniquement des sports d’hiver, de la diversification de l’économie ainsi que des projets régionaux environnementaux.
     
    Jon Pult critique enfin l’absence d’aspects contraignants dans la Charte de durabilité du comité de candidature. «Ce ne sont que de belles paroles», affirme-t-il. «La Confédération et le canton ont affirmé publiquement qu’ils retireraient la candidature si la Charte ne pouvait pas être mise en œuvre», rétorque Christian Gartmann.

    Garantie de déficit

    Le 3 mars, c’est le portemonnaie, et non l’environnement, qui pourrait avoir le dernier mot. Le Comité international olympique (CIO) exige en effet des candidats qu’ils puissent présenter une garantie de déficit étatique. Jusqu’à la semaine dernière, le Conseil fédéral prévoyait certes d’accorder un milliard de francs au projet, mais pas explicitement de couvrir un éventuel déficit.
     
    Le canton des Grisons exclut catégoriquement de prendre en charge un éventuel déficit. Le gouvernement fédéral lui est venu en aide mercredi dernier en décidant d’accorder cette garantie, tout en affirmant que le contrôle financier serait si strict qu’il permettrait d’équilibrer les comptes et d’éviter tout déficit.
     
    Avant cela, la Commission des finances du Conseil national s’est toutefois prononcée contre une garantie de déficit. Le plénum devra trancher lors de la session de printemps, soit après la votation cantonale grisonne.
     
    «Selon nous, un déficit est plus que probable, affirme Jon Pult. Les pouvoirs publics seront appelés à la rescousse. Le fait que canton et Confédération se soient renvoyés la balle pendant si longtemps montre à quel point cet élément est délicat. Si les citoyens des Grisons refusent la candidature, ils épargneront beaucoup d’ennuis à tout le pays.»

     

    Source : swissinfo.ch


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